Emile Goussery

Aquarelliste, illustrateur et peintre, un artiste engagé dans la vie locale

 

Émile Goussery, s’il n’est pas originaire de Beaune, est certainement l’un des artistes beaunois les plus engagés dans la vie locale.

Né à Joigny (Yonne) le 22 mars 1867, il étudie au lycée de Sens et obtient son baccalauréat en 1885. Il s’initie à Paris à l’architecture et à la sculpture et réussit à 20 ans le double concours des écoles normales et des lycées et collèges pour enseigner le dessin. C’est ainsi qu’il est nommé au collège Monge en décembre 1887 et commence à donner des cours dans toutes les écoles publiques de Beaune. Il est d’emblée nommé membre de la commission du Musée de Beaune dont il sera conservateur en 1927, organisant chaque année au moment de la Vente des Vins un salon d’art bourguignon..

Dès 1904 il avait été nommé chevalier des palmes académiques, officier en 1914 et chevalier de la légion d’honneur en 1934. Il participe en 1908 à l’exposition des Beaux-arts de Mâcon de la Société mâconnaise des Amis des arts et, entre 1914 et 1919, il administre bénévolement à Beaune l’hôpital auxiliaire au 205 rue des Tonneliers.

Emile Goussery incarne l’image même de l’artiste : de belle stature, portant  chapeau et lavallière en toute occasion, il est facilement reconnaissable dans les manifestations publiques. Il possède un art du dessin précis et raffiné, c’est aussi un aquarelliste remarquable. Durant sa longue carrière, il restitue avec infiniment de poésie d’innombrables sites de Beaune et des environs. Il aime aussi être témoin de son temps. C’est grâce à ses aquarelles qu’on a une idée précise du Camp américain, qui ne dure que quelques mois. C’est aussi grâce à lui qu’on partage la liesse des Beaunois lors de l’annonce de l’Armistice, place Monge, le 11 novembre. Il a noté l’heure 16h 1/4.

Il enseignera jusqu’en 1930 mais, dès son arrivée à Beaune, il multiplie les occasions de partager son art : cours privés pour les enfants, cours du soir aux ouvriers, organisation d’un salon d’art bourguignon, chaque année pour la vente des vins. et toute sa vie il s’attache à honorer ses concitoyens en participant à la création ou à l’édification de monuments commémoratifs : collecte de fonds pour la statue d’Etienne-Jules Marey, monument à la mémoire des enfants de Beaune victimes du devoir, monument à la mémoire des Indochinois morts pour la défense de Beaune durant la seconde guerre mondiale (qu’on peut voir au cimetière de Beaune), érection du monument Ziem en 1931 (le buste en bronze sera réquisitionné pour être fondu par les Allemands en 1941).

A son arrivée à Beaune, il a trouvé à se loger rue Monge, dans la maison même où sont nés Gaspard Monge et Félix Ziem ! Il ouvre un atelier 10 boulevard Madeleine, puis déménagera quelques maisons plus loin, au n° 14. Emile Goussery s’éteint le 27 décembre 1941.

De son mariage avec Anne-Marie Ratheau est née en 1904 Marie, qui très tôt suit les traces de son père et s’initie au dessin. Aquarelliste raffinée, elle enseignera jusqu’à sa retraite à l’Ecole des Arts appliqués de Beaune (ensuite nommée Ecole des Beaux-arts).

Marie épousera un photographe, Paris.

L’exposition Une famille Emile Goussery – Marie Paris – Yves Paris – 3 regards d’artistes a été consacrée à cette famille d’artistes au Musée des Beaux-arts de Beaune durant tout l’été 2019.

68 œuvres sont répertoriées au musée des Beaux-arts de Beaune, dont 2 huiles sur toile, 30 aquarelles, 4 aquarelles et plume, 3 gravures, 17 dessins à la plume, 10 dessins au crayon et 2 imprimés.

Sources :

Biographie établie par Marion Leuba, Conservation des Musées de Beaune,

Archives municipales de Beaune, Trésors d’Archives, : https://archivesbeaune.wordpress.com/2018/02/05/emile-goussery/

PARIS (Marie), « La vie et les œuvres du peintre Emile GOUSSERY », MSHAB t. 59, 1978, pp. 92-97

FOLLOT (Juliette), « Emile GOUSSERY », Bulletin du CBEH 17/10/1985, pp. 5-6.