Les plateaux calcaires des Hautes-côtes sont connus pour leurs vestiges archéologiques nombreux. La nécropole connue sous le nom de Croconnet est un ensemble tumulaire datant du néolithique et compte une cinquantaine de sépultures. Tout près de là se trouve l’éperon barré du Chatelet de Bouze, présentant un mur « cyclopéen ».
La grotte de la Molle-Pierre se situe donc dans un site particulièrement riche en témoignages d’occupation humaine très ancienne. Son entrée, abritée par une falaise calcaire et dominant le vallon de Mavilly-Mandelot, en fait un site d’occupation de choix. Profitant d’un réseau karstique qui se développe sur 150 m environ, les populations ayant successivement occupé le site ne s’y sont guère enfoncées, restant à une dizaine de mètres de l’entrée, dans une salle d’environ 10 m² et une galerie de 12 m de long.
Les premières fouilles ont permis de dégager un important ensemble de vestiges archéologiques et de restes humains, enfants et adultes, permettant de penser que la grotte a servi de lieu de sépulture à l’époque néolithique, mais aussi qu’elle a été habitée ensuite à différentes reprises.

A la période gallo-romaine et mérovingienne se rattachent des tessons de poterie, des bijoux et ustensiles en os, en bronze, en or et en pâte de verre, des monnaies.
Mais ces traces récentes se mêlent à du mobilier de l’époque néolithique autrement plus intéressant, comprenant notamment des outils : racloir, fusaïoles, pointes de flèches et indiquent que le lieu a servi de refuge ou de campement provisoire pendant une très longue période.
Il parait certain qu’il a existé un habitat organisé, avec des foyers dans la salle, où ont été retrouvées des pommes sauvages coupées en deux, des zones de rejets domestiques à l’entrée, des aires de stockage au fond de la galerie. De très nombreux poinçons, stylets, ciseaux, perles et dents percées attestent également d’une activité artisanale. L’importance de ce mobilier fait du site de la Molle-Pierre le lieu le plus représentatif du Néolithique moyen en Bourgogne.
La fonction funéraire de la grotte est par ailleurs confirmée par la présence de deux squelettes adultes, ainsi que d’un très jeune enfant qui semblent appartenir au Néolithique final. Cet usage tardif est à mettre en relation avec l’évolution des populations néolithiques en Bourgogne.
Bibliographie indicative
Article publié par le CBEH :
GALAN (Anne), « La Grotte de la Molle-Pierre, Commune de Mavilly-Mandelot (Côte-d’Or) », Vingt ans d’archéologie en pays beaunois, HSCBEH, 1990, p. 4-14 (qui a servi à l’établissement de la présente fiche).
Rapport de fouilles menées par l’Association de recherches archéologiques en pays beaunois (ARAPB) en 1985
FLOUEST (Anne) et ROMAC (Jean-Paul), MOSER (François), La cuisine néolithique et la grotte de la Molle-Pierre, 2007 – La cuisine néolithique et la grotte de la Molle-Pierre, Paris, éd. J-P. Rocher, 2007, 234 p.
Les premiers paysans du Pays beaunois, l’habitat-refuge de la Molle-Pierre, catalogue de l’exposition à la Chapelle de l’Oratoire, Beaune, 9 octobre-21 novembre 1993, éd. ARAPB/Musées de Beaune, 31 p.
NICOLARDOT (Jean-Pierre), « L’habitat fortifié pré-et protohistorique en Côte d’Or », Revue archéologique de l’Est, 2003. A signaler aussi une étude sur l’Eperon barré du Chatelet de Bouze en 1976.
BOULLEROT H., « Le plateau de Bouze (Côte d’Or) », Revue préhistorique de l’est de la France, 1912, p. 79-93.
PARIAT H., « La grotte de la Molle-Pierre en Pays beaunois, ses vestiges archéologiques », Revue La Physiophile, Montceau-les-Mines, p. 19-36.
THEVENOT J.P., « Mavilly-Mandelot » in Gallia Préhistoire, n° 21, 1978, p. 577 et n° 28, 1985, p. 176-178.