Bouze-les-Beaune – 21200

Village du proche pays beaunois, à une lieue de Beaune, Bouze fait partie du canton de  Ladoix-Serrigny et de la Communauté de communes Beaune Côte et Sud (Beaune-Chagny-Nolay)

Blason de Bouze

L’Abbé Courtépée, dans sa Description Générale et Particulière du Duché de Bourgogne, décrit ainsi le village de Bouze :

« Buza, Bosa, [du radical celte Bos, bois] paroisse sous le vocable de St Vincent, patronage de l’abbaye de St Seine depuis 1178 (église mentionnée dans une bulle d’Alexandre III au titre des biens de l’abbaye).  Hugues Aubriez, de Dijon, reprend le fief de Bouze en 1366, puis Lazare Bétaud en 1588, François de Saumaise en 1660, Claude son fils en 1679, puis MM. de Monge, Duplessis, Quarré d’Aligny, de Truchis de Laye et finalement M. Bataille de Mandelot ».

Le blason de Bouze est « De gueules à la tour d’argent accompagnée de six coquilles d’or, 3, 2 et 1. »

Le village compte 25 feux (foyers) en 1666, 41 en 1847. Sa population atteint 181 personnes en 1800 pour 325 en 1900. Depuis, ce nombre n’a pas notablement évolué, oscillant entre 300 et 330 personnes. 316 sont recensées en 2015.

Une occupation dès la préhistoire 

Le plateau de Bouze est traversé par un itinéraire protohistorique nord-sud, au-dessus de La Bâche où il rencontre la grande voie romaine d’Autun à Besançon, dont on voit la levée encore aujourd’hui juste en contrebas de la Bâche. Le site a révélé la nécropole néolithique du Croconnet, un ensemble tumulaire comportant 4 à 6 tombes mégalithiques classées en 1912. Les fouilles ont pu établir la présence de populations sédentaires. A quelques centaines de mètres de cet ensemble, l’éperon barré du Chatelet  a également révélé une occupation néolithique avec un mur « cyclopéen » fouillé en 1976 par M. Nicolardot. Un bracelet de l’âge du bronze trouvé à Bouze est conservé au Musée d’Archéologie nationale de St Germain-en-Laye.

Tombe néolithique du Croconnet sur le plateau de Bouze

C’est dans ce contexte qu’on peut également inscrire la grotte de la Molle-Pierre, sur le rebord occidental de ce même plateau, en position privilégiée dominant le vallon de Mavilly-Mandelot. Installé dans un réseau karstique bien développé, cet abri a révélé plusieurs périodes d’occupation clairement présentées par Anne Galan, dans Vingt ans d’archéologie en pays beaunois, publié par le CBEH en 1990 : successivement ont été dégagées des traces d’occupation médiévale, gallo-romaine et néolithique attestant l’utilisation du site comme refuge, mais une fonction funéraire est également attestée à la fin de la période néolithique. Le très important matériel issu des fouilles est actuellement conservé au Musée des Beaux-arts de Beaune.

Moyen-Age et période moderne 

Fontaine des Laides, en aval de Bouze.

Le village de Bouze-les-Beaune est fondé par les moines de l’abbaye de Sainte-Seine au début du Moyen-âge, vers 1134. Il semble qu’une source, attestée dès le XIe siècle, ait déjà été utilisée. Située un peu en contrebas du village, elle est connue pour avoir été réservée aux lépreux dont elle tirerait son nom de Fontaine des Laides.

L’église du XVIIe siècle, placée sous le vocable de Saint Vincent, comporte plusieurs éléments recensés par la base Mérimée au titre des monuments historiques, notamment une statue de Saint Etienne du XVIe siècle en calcaire polychrome, la dalle funéraire de Claude Buisson et de son épouse, du XVIIe siècle, comportant un épitaphe gravé, et un vitrail patriotique figurant une Vierge de Miséricorde et les portraits de deux soldats tombés lors de la Grande Guerre, Pierre et René Bouley.

L’église Saint-Vincent de Bouze

Deux figures marquantes :

Jules Verry et sa passion pour le sport hippique, qui fit édifier à Bouze la tour crénelée dominant le village et créa de toutes pièces un haras dont les chevaux connurent des succès divers sur les hippodromes de France et d’Allemagne. Une passion fatale qui allait le mener à la ruine et au suicide en  1872.

Tour dressée sur la propriété de Louis Verry pour lui permettre de surveiller le travail de ses chevaux de course

Sylvère Seguin, second grand Prix de Rome :

Issu d’une famille de vignerons de Bouze, Sylvère naît à Bellefond près de Dijon, en 1904. Il est le fils de François Dominique Seguin, vigneron à Bouze, et de Jeanne Henriette Sauvageot. Les circonstances de son éducation sont mal connues. Toujours est-il qu’il apprend la peinture et la gravure et obtient un second Grand Prix de Rome de gravure en 1926. Il a illustré par des gravures sur bois plusieurs numéros de la Revue de Bourgogne. On connaît également deux gravures :  un Portrait de Maure et La Leçon datée de 1927, l’année même de sa mort. Le Musée des Beaux-arts de Beaune possède en outre plusieurs œuvres, dont un tableau inachevé : Les Meules, représentant un paysage de Magny-les-Villers. L’artiste, mort à la fleur de l’âge en 1927, est inhumé à Bouze.

Le Monument aux Morts

Le monument aux victimes de la Grande Guerre se situe place de la Mairie à Bouze. Edifié en 1920, il est propriété communale et ne bénéficie pas de la protection des Monuments historiques. Il prend en compte les soldats morts lors de la guerre de 1870.

Description : l’ensemble est constitué d’un obélisque court de calcaire lisse, posé sur un socle reposant sur un soubassement. L’obélisque porte en son sommet un fronton triangulaire et repose sur une corniche à rampants. Il est orné sur une face d’un trophée de bronze constitué d’une grande palme dressée, d’un fusil, d’une épée, d’un rameau de chêne et d’un cartouche sans inscription. Sous le triangle formé par les rampants est fixé un motif de bronze représentant une Croix de guerre suspendue à un rameau de laurier, également en bronze. ces attributs symbolisant les vertus militaires, le courage, la force et la gloire des combattants, ainsi que la reconnaissance de la Nation. Le tout est installé sur une terrasse entourée d’une simple grille.

Inscriptions sur l’obélisque : HONNEUR – PATRIE.

Victimes de 1870 :  JOLIOT Antoine, JOLIOT Claude.

Victimes de 1914-1918 : GACON François, GARNOT Emile, GRAPIN Ernest, GUENOT Louis, GACON Alfred, ROBIN Jules, GACON Louis, BONNARDET Paul, VIRION Paul, GERBEAUT François, CHEVARDIN François, GUENOT Claudius, GERBEAUT Etienne, GARNOT Henri, GERBEAUT Emile, GERBEAUT Louis, GERBEAUT Auguste, LECHENAULT.

Victime de 1940 : ALEXANDRE Robert.

Le vitrail de l’église de Bouze est dédié à Pierre et René Bouley, morts au Champ d’honneur en1914 et 1916. Cependant, leurs noms ne figurent pas sur le monument.

Historique : le monument est élevé par souscription publique en 1920.

Enquête réalisée par S. Dollinger et Y. Darcy – 2005-2021

Bouze aujourd’hui

Perché derrière la « Montagne de Beaune » avec ses 440 m. d’altitude, Bouze retrouve aujourd’hui une importante activité viticole. Exploitant les versants les mieux exposés, le village bénéficie de l’appellation Hautes Côtes de Beaune, au même titre qu’Echevronne, Fussey ou Magny les Villers toutes proches. En 2017, Bouze organisait le prix d’Excellence des Hautes-Côtes, dans son caveau. Ce concours, organisé par le Syndicat de défense des Hautes-Côtes, a lieu chaque année afin de récompenser les meilleures cuvées des Hautes-Côtes de Beaune et des Hautes-Côtes de Nuits et il réunissait en 2017 35 dégustateurs issus de l’interprofession, pour tester les vins de 35 domaines différents, dont 27 ont été distingués par le macaron du Prix d’Excellence des Hautes-Côtes.

Bibliographie indicative

PROVOST Michel et alii, Carte archéologique de la Gaule, Editions MSH, Paris, 2009, tome 1, pp. 109-112, cartes, photos, dessins

BIGARNE (Charles), « Excursions archéologiques : « Bouze », MSHAB t./ 20, 1896, pp. 85-109.

« Le marteau en pierre trouvé sur le finage de Bouze », MSHAB t. 15, 1891, p. 128-131

THEVENOT (JP), « Le plateau de Bouze au Néolithique », MSHAB t. 57, 1974, p. 60

GALAN (Anne), « La grotte de la Molle-Pierre, commune de Mavilly-Mandelot (Côte d’Or) », in 20 Ans d’Archéologie en Côte d’Or, HSCBEH 1990, p. 4-14

« Les premiers paysans du Pays beaunois – l’habitat-refuge de la Molle-Pierre », [exposition, Beaune] Chapelle de l’Oratoire, 9 octobre-21 novembre 1993, catalogue de l’exposition réalisée par les Musées de Beaune et l’Association de recherches archéologiques du Pays beaunois , 1993, 31 p.

FLOUEST (Anne) et ROMAC (Jean-Paul), La cuisine néolithique et la grotte de la Molle-Pierre, Paris, J.-P. Rocher , impr. 2007, 234 p.

COLOMBET (Albert), « Deux statues de saints diacres à l’église de Bouze », BSHAB t. 49, 1947, p. 10.

Remerciements à Jean-François Néault, bibliothécaire du Centre beaunois d’études historiques, pour ses recherches sur Sylvère Seguin.

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PROVOST
Michel et alii, Carte archéologique de la Gaule, Editions MSH,
Paris, 2009, tome 1, pp. 109-112, cartes, photos, dessins

BIGARNE (Charles), « Excursions archéologiques : « Bouze », MSHAB
t./ 20, 1896, pp. 85-109.

« Le marteau en pierre trouvé sur le finage de Bouze », MSHAB
t. 15, 1891, p. 128-131

THEVENOT (JP), « Le plateau de Bouze au Néolithique », MSHAB
t. 57, 1974, p. 60

GALAN (Anne), « La grotte de la Molle-Pierre, commune de
Mavilly-Mandelot (Côte d’Or) », in 20 Ans d’Archéologie en Côte d’Or,
HSCBEH 1990, p. 4-14

« Les premiers paysans du Pays beaunois – l’habitat-refuge de la
Molle-Pierre », [exposition, Beaune] Chapelle de l’Oratoire, 9 octobre-21
novembre 1993, catalogue de l’exposition réalisée par les Musées de Beaune et
l’Association de recherches archéologiques du Pays beaunois , 1993, 31 p.

FLOUEST (Anne) et ROMAC (Jean-Paul), La cuisine néolithique et la grotte
de la Molle-Pierre
, Paris, J.-P. Rocher , impr. 2007, 234 p.

COLOMBET (Albert), « Deux statues de saints diacres à l’église de
Bouze », BSHAB t. 49, 1947, p. 10.

Remerciements à Jean-François Néault, bibliothécaire du Centre beaunois
d’études historiques, pour ses recherches sur Sylvère Seguin.

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