Échevronne 21420

Echevronne

Echevronne, située dans une combe ouverte, à quelques kilomètres de Pernand-Vergelesses, bénéficie d’une situation climatique favorable et d’un environnement pittoresque, apprécié des randonneurs. Le territoire de la commune s’étend à l’ouest sur le plateau boisé, parcouru d’anciens chemins. Avec son hameau de Changey, elle représente la zone des Hautes Côtes de Beaune, intermédiaire entre les riches villages du versant est et les terres plus rudes du plateau. Dans ce pays de tradition où les pierres plates abondent, de nombreuses cabotes se cachent dans les vignes et le village lui-même présente de très beaux exemples d’architecture bourguignonne en pierres sèches non enduites.

Le finage se caractérise par la cultive des petits fruits rouges, cassis, groseilles et framboises, mais produit également un vin d’appellation Hautes Côtes de Beaune, produit par quelques domaines de renom. Cette AOC fut créée en 1970.

A l’écart du village, le site de la fontaine de Poisot confirme une occupation gallo-romaine bien représentée dans les environs. En effet, le territoire est traversé par plusieurs voies : la voie romaine de Beaune à Fleurey-sur-Ouche, venant de Chalon en direction de la Mer du Nord, on la trouve au Grand Virey et en bois de Reure, appelée localement la Vie de Beaune. Ce chemin est croisé par un autre, orienté est-ouest, qui rejoint l’éperon du Châtelet de Bouilland. Enfin, à la hauteur du village, un itinéraire secondaire rejoint le site gallo-romain de Fussey. Une nécropole mérovingienne avec sarcophages, scramasaxes et outils a été découverte en 1885 au nord du village, au lieudit Sous la Rue.

L’église Saint-Andoche

Le village principal s’orne d’une belle église dédiée à Saint-Andoche, agrandie au XVIII° siècle mais elle a conservé une chapelle du XII° siècle, reste de l’ancien chœur roman en berceau brisé, et un chevet plat. La tour des cloches, à baies romanes géminées, a été coiffée au XIX° siècle d’un toit de tuiles. La chapelle abrite un chef d’œuvre de la sculpture bourguignonne du XV° siècle, une Vierge à l’Enfant anonyme, avec un drapé peu répandu, qui rappelle par le type et le style les Vierges des églises de Pernand et de Gerland. Une seule pierre tombale apparaît dans la nef. Cassée sur le côté droit, elle laisse apparaître une partie du nom : Jacques Challyq… et l’âge du défunt : 48 ans.

Remerciements à l’aimable voisin qui a permis l’accès à l’église.

Le château de Chevrey

Echevronne et son hameau de Chevrey possèdent, en bordure de route, de beaux lavoirs. Celui du village est alimenté par un double aqueduc. L’autre intérêt du hameau de Chevrey est un château construit contre une chapelle existante, commencé sous le règne de Louis XIV. A la fin du 19e siècle, une aile est ajoutée au nord pour les écuries. Agrémenté de jardins et d’une superbe allée plantée, il est entouré d’un jardin à la française (l’ensemble du domaine, y compris son système hydraulique, son allée et ses grilles, sont inscrits sur la liste de protection des Monuments Historiques par arrêté du 7 juin 2019). Après avoir été partagée entre plusieurs seigneurs Echevronne revient au Roi de France. En 1586, elle est vendue à Jehan de Damas, et passe entre plusieurs mains avant d’être acquise en 1683 à Hubert Guyard, conseiller au parlement. Les Guyard, marquis de Changey à la fin du 17e siècle, restent propriétaires du château jusqu’en 1923.

Les jardins présentent un intérêt particulier avec un potager, des serres et une glacière. La terrasse en surplomb domine un grand plan d’eau, pièce majeure d’un réseau hydraulique sophistiqué alimentant par gravité le le lavoir et les différents bassins.

Un « petit patrimoine » très riche

Le village et son hameaux comptent de nombreuses croix de missions du milieu du XIX° siècle, mais la plus intéressante est une croix de dévotion en fonte qui se dresse au carrefour de la D 18 et de la D 115G : issue des fonderies Bayard de Saint-Dizier, elle est édifiée en 1878 en mémoire de Denis Millot et de son épouse Anne Simon.

Deux lavoirs desservaient le village et son hameau. De forme rectangulaire, avec un seul côté ouvert soutenu par deux colonnes de pierre, ils se distinguent cependant, celui de Changey étant à demi-enterré dans le sol pour rester au niveau de la source et cache, sous son toit à trois pans, une très belle charpente.

Monument aux morts de la Grande Guerre

Un monument se dresse sur la place de l’église. Il est propriété communale.

Description : Ensemble en calcaire lisse constitué d’un obélisque posé sur un socle haut où sont gravés les noms, reposant lui-même sur un soubassement. L’obélisque, orné d’une moulure dans sa partie supérieure, est orné d’une palme sculptée et d’une Croix de guerre sculptés. Le socle est entouré de quatre obus reliés par une tige de fer, le tout peint en blanc. L’ensemble est posé sur une terrasse gravillonnée, avec une grille blanche en fer forgé.

Inscriptions : sur la face A NOS HEROS 1914-1918 HONNEUR ET GLOIRE – MORTS POUR LA FRANCE.

Guerre de 1870-1871 : BONNE François, MIDONNET Claude, VIOLOTTE Denis.

Guerre de 1914-1918 : GEORGET P., GARREAU E., SIGOLET M., MIDONNET E., DEFERT V., UDOT P., MIDONNET V., CHAPUIS F., HUDELOT F., SIGOLET P., DEFERT L., MERLE A., BLANC G.

Guerre de 1939-1945 : LEBREUIL G., DAUER A.

Enquête réalisée par S. Dollinger et Y. Darcy – 2005-2021

Monument aux Morts d’Echevronne

Bibliographie indicative

MSHAB : Mémoires de la Société d’histoire et d’archéologie de Beaune, consultables au siège du CBEH et en ligne sur le site gallica.bnf.fr

RCBEH : Recueils du Centre beaunois d’études historiques, consultables et disponibles à la vente au siège du CBEH

PROVOST Michel et alii, Carte archéologique de la Gaule, Editions MSH, Paris, 2009, tome 1, pp. 309-310.

RATEL Roger, « Voies antiques du Beaunois et du Nuiton », RCBEH T. 11, 1992, pp. 5-18.

BERTRAND Sylvaine, « Trois Vierges à l’Enfant du XV° s. aux environs de Beaune. Leur type, leur style et leur place dans la production bourguignonne du XV° siècle », RCBEH T. 14, 1996, pp. 11-22.

Anonyme, Echevronne à la fin du XXe siècle. Les années 90, bulletin, 25 p.

BARASTIER Michel, Echevronne : monographie, 1998, 45 p.

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