Chevigny-en-Valière 21170

Chevigny-en-Valière est une commune de la plaine de la grande couronne beaunoise, totalisant plus de 83 % de son territoire en terres agricoles. Située en bordure du fossé bressan, riche en terres marneuses, elle marque déjà son appartenance à ce type d’habitat rural par plusieurs maisons à colombages et briques.

La première mention du bourg remonte à 1094 : « Chivinniacum » selon Roserot et l’abbé Courtépée voie dans le mot Valière « Chevigneium in Valle », en pays bas. La commune est traversée d’est en ouest par un chemin rectiligne, passant par le bois de la Déserte et la chapelle de Juillet au sud, en direction de Palleau, ce qui a permis à Ch. Bigarne et E. Thevenot de penser à un chemin romain reliant la voie Autun-Besançon à la voie Agrippa au niveau de Palleau. Emile Thevenot a signalé avoir vu en 1941 un des sarcophages en calcaire qui ont été trouvés sous la butte où est construite l’église Saint-Désiré.

Chevigny-en-Vallière, Eglise Saint-Désiré, 1556.

A l’époque féodale, la terre aurait été achetée par Robert de Decise, évêque de Chalon, à Simon de Mailly en 1315. La terre de Chevigny fut longtemps partagée en deux seigneuries – cas fort fréquent dans les villages du pays beaunois, et la famille de La Mare de Beaune en fut durant plusieurs générations seigneur pour partie. Au XVII° siècle l’unique seigneur du village est Bouhier de Versalieu.

Ce village agricole s’agrémente de plusieurs édifices religieux : l’église paroissiale Saint-Didier, construite en 1556, l’église paroissiale de la Trinité et la chapelle dite « de Juillet », un curieux édifice du XV° siècle qui se trouve au cimetière, dont Courtépée au XVIII° siècle ne parle pas. Il compte aussi plusieurs belles maisons bourgeoises, mais son originalité vient du Château des Tourelles.

Le château des Tourelles

Le château des Tourelles est un édifice de style troubadour, construit par Louis Brossard, un rentier bourguignon, entre 1870 et 1905. Composite, il offre au regard le chatoiement de ses toitures en tuiles vernissées jaunes et noires et la profusion de ses corniches et tourelles. Il renferme un « théâtre de société » répertorié à l’Inventaire général des Monuments historiques et conserve des lambris peints dans les plus belles pièces. Une grotte artificielle orne le parc. Toutefois, ce château d’entretien très coûteux trouve difficilement une gestion pérenne.

Le Monument aux Morts 1914-1918

Il est situé au cimetière. Il s’agit d’un monument au caractère funéraire, d’une hauteur de 3.45 m.

Description : Ensemble constitué d’un obélisque posé sur un socle reposant sur un soubassement, le tout en calcaire lisse. L’obélisque est souligné d’une rainure en son sommet et orné, sur la face, d’une croix latine, de la Croix de guerre et d’une palme sculptées en bas-relief. Les côtés sont ornés d’appliques de bronze représentant deux palmes nouées. Le socle porte un cadre métallique où figurent les photos des cinq victimes sur des médaillons de porcelaine. L’ensemble est posé sur une large terrasse gravillonnée ceinte d’une chaine reliant quatre obus peints en noir.

Inscriptions : sur la face AUX ENFANTS DE CHEVIGNY MORTS POUR LA FRANCE 1914-1918

Monument aux Morts de Chevigny – cliché Y. Darcy

Victimes de 1914-1918 : CHENU Emile, BUCHAILLAT Louis, CHENU Ferdinand, SORDET Gustave, BEGIN Léon, BOLARD Georges, FUTELIN Jean, DUMONT Joseph, HUARD Emile, VEAUX Abel. Il est à remarquer cinq victimes seulement figurent sur les médaillons : CHENU Emile, BEGIN Léon, FUTELIN Jean, DUMONT Joseph, VEAUX Abel.

Médaillons du monument, cliché Y. Darcy

Victime de 1939-1945 : SIMARD Lucien.

Enquête réalisée par S. Dollinger et Y. Darcy, 2005-2007.

Bibliographie indicative

MSHAB : Mémoires de la Société d’histoire et d’archéologie de Beaune, consultables au siège du CBEH et en ligne sur le site gallica.bnf.fr

RCBEH : Recueils du Centre beaunois d’études historiques, consultables et disponibles à la vente au siège du CBEH

PROVOST Michel et alii, Carte archéologique de la Gaule, Editions MSH, Paris, 2009, tome 1, p. 170.

VIGNIER Françoise, « Le plus ancien Registre de la Justice de Chevigny-en-Valière (1466-1477) », MSHAB T. 57, pp. 134-136

BROSSARD Louis, « Chevigny-en-Valière (C.O.), Notice sur le château des Tourelles », MSHAB T. 70, 1989, pp. 84-95.

COURTEPEE Abbé et BEGUILLET, Description générale et particulière du Duché de Bourgogne, première édition échelonnée au XVIII° siècle, seconde édition publiée à Dijon chez Lagier, 1847, p. 330.