Le Parc de la Bouzaize

Plaque commémorant la fondation du parc par Paul Bouchard, photo Archives municipales de Beaune (AMB)

C’est le besoin en eau de la population qui a poussé le maire de l’époque, Paul BOUCHARD, à acquérir le Parc de la Bouzaize.

Les acquisitions ont commencé en 1886 par les propriétés entourant directement le plan d’eau et la fontaine de la Bourgeoise. Les autres parcelles n’ont été acquises que progressivement, lors de ventes ou de successions, et particulièrement au moment de l’apparition du phylloxéra qui a nécessité l’arrachage des vignes[1]. Les acquisitions ont été terminées vers 1910.

C’est vraisemblablement à cette période que la Ville de Beaune a commandé l’aménagement paysager de cette zone.

Malheureusement, le nom du créateur est inconnu[2]. Le parc a été conçu sur le principe d’un parc à l’anglaise, en conservant partiellement la végétation existante, notamment les aulnes et les arbres situés dans les enclos du parc animalier. La rive gauche et le dessus de la source ont été complètement reboisés, on y a introduit les végétaux les plus rares et les plus typiques de l’époque. La grande île fut créée lors de ces travaux d’aménagement et la petite île, située au droit de la source, a été remodelée.

Un buste en bronze avait été érigé en l’honneur de Paul Bouchard. Réquisitionné sous l’Occupation, il n’a pas été remplacé et le monument a été détruit. AMB 4 Fi 52371

L’accès au parc se faisait par le côté droit par rapport au chenil actuel. La promenade commençait par un alignement de platanes encadrant une grande allée avant de déboucher sur la partie plus paysagère. L’allée située à gauche, qui est maintenant la plus utilisée, n’existait pas. En fait, actuellement, le parc est visité dans le sens inverse de celui prévu par le concepteur.

 

« Ondine » de la source. AMB 76 Fi 148

La statue d’Ondine, une œuvre d’Auguste Préault, trouve sa place près de la source[3], un peu plus tard, vers les années 1920-25.  Si elle existe toujours, c’est grâce aux jardiniers municipaux qui l’ont sauvée du pillage lors de la guerre 39-45 en la cachant dans l’île. Elle  ne retrouvera sa place qu’après la Libération, au grand plaisir des promeneurs.

 

Par ailleurs, vers 1930, une maisonnette a été aménagée dans la petite île à laquelle on accédait par un pont imitation bois, très en vogue dans les jardins du 19e siècle. Cette maison était « la nurserie » de l’élevage piscicole créé à cette époque. Les poissons étaient ensuite transférés dans de grands bacs qu’on peut encore voir devant le bâtiment des pompes, plus installés dans de grands bassins qui se trouvent maintenant enterrés sous l’enclos des daims. C’est grâce à cette activité piscicole que l’on a pu voir pendant longtemps une multitude de truites et de brochets dans le plan d’eau.

 

L’implantation du parc animalier a débuté vers 1940. Le premier enclos pour les daims avait été aménagé à l’emplacement des jeux actuels. Ce n’est qu’en 1960 que les animaux ont été installés où on les trouve maintenant.[4].

Cependant, une volière a été récemment installée, ainsi qu’un pont permettant aux promeneurs de traverser le lac à la hauteur du moulin.

Volière du Parc de la Bouzaize, photo Archives municipales de Beaune

Cet historique a été élaboré par François Dubreuil et complété par le service des Archives municipales de Beaune.

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Le parc de la Bouzaize est un site classé depuis le 18 juillet 1949 et comprenait en 1988 621 arbres.[5]

[1] 1892 : acquisition des terrains pour dégager la source de la Bouzaise AMB – MI § 14 art. 4 n° 1

[2] Réalisé sur les plans de Monsieur VARD – AMB série M

[3] « Ondine », d’Auguste Préault, mise en dépôt par l‘Etat en 1874. D’abord installée au Square des Lions, elle est déplacée au Parc de la Bouzaize sur proposition de la Commission des Promenades le 25 août 1900. Déposée en 1997 pour être prêtée à une exposition consacrée à Auguste Préault, elle est maintenant au Musée des Beaux-Arts de Beaune.

[4] En référence à 1988, date de rédaction de l’article.

[5] Ib.

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