Chorey 21200

Chorey-les-Beaune est un village situé en bord de plaine, à peu de distance de la Côte, à 5 km au nord-est de Beaune. Il compte un peu plus de 600 habitants.

Le territoire de la commune, autrefois essentiellement voué aux cultures agricoles, comprend actuellement 134 hectares de vignes, essentiellement plantés en pinot noir (131 ha) et 3 ha en chardonnay. Cette appellation Chorey est justifiée par la géologie du finage qui est situé en totalité sur le cône de déjection déposé par le Rhoin dans l’axe de la combe de Bouilland, entre Savigny et Aloxe-Corton. Sa réputation reste modeste, mais connaît une ascension constante. Bien que situé à l’est de la route nationale qui borde la « Côte », le vignoble de Chorey a une partie de ses vignes « côté Côte ». Le Chorey-lès-Beaune possède le label français AOC (Appellation d’Origine Contrôlée) ainsi que le label européen AOP (Appellation d’Origine Protégée).

Le site était traversé au sud par un « chemin ferré », l’ancienne voie romaine d’Autun à Tavaux et des débris et des monnaies, ainsi que plusieurs blocs sculptés attestant une occupation gallo-romaine sont présents sur plusieurs finages du territoire communal. Dans la cour du Château de Chorey furent mises à jour dix sépultures situées entre la période éduenne et le VI° siècle ap. JC. (voir l’ouvrage Archéologie en Côte-d’Or).

Le château

Le château de Chorey-les-Beaune existerait, pour ses parties les plus anciennes, depuis le XIII° siècle et il subit plusieurs transformations entre le XVII° et le XIX° siècle. L’ensemble actuel ordonne sur un plan en L un corps principal flanqué d’une tour carrée et d’une aile en retour. Le bâtiment des communs, au nord, est flanqué de pavillons et deux tours isolées subsistent, ainsi qu’un colombier. Une partie des fossés est en eau. Des toitures à croupes, en pavillon ou en poivrière s’adaptent à chaque élément. Abrité derrière de hauts murs, cet édifice est inscrit sur la liste des Monuments Historiques depuis 1976.

Château de Chorey, façade sud – cliché MH 12R18362

L’église Saint-Luc

L’église paroissiale, placée sous le vocable de Saint Luc, est l’agrandissement d’une ancienne chapelle qui, selon Charles Bigarne, est attestée dès 1150. Le chœur initial est agrandi au XVIII° s. pour prendre son aspect actuel. Le maître autel est attribué aux frères Bidermann, 1770. L’abbé Chocarne, au XIX° s, contribue à la rénover et garnit ses fenêtres de vitraux. Son originalité dans la Côte bourguignonne réside dans son clocher d’inspiration comtoise couvert d’ardoises.

Charles Bigarne

La figure de Charles Bigarne, enfant du pays, est à souligner : bien que né à Beaune en 1825, il se fixe à Chorey où il mourra en 1911. Après des études de droit qui lui permettent de gagner sa vie comme avoué, il voyage, publie des articles historiques en tant que correspondant du Comité des travaux historiques et scientifiques, de la Société éduenne, secrétaire puis vice-président de la Société d’Histoire et d’Archéologie de Beaune de 1899 à 1911. Il effectue notamment un remarquable travail de collecte de chansons bourguignonnes qui seront mises en musique par son compatriote et ami, Maurice Emmanuel.

Le Monument aux Morts 1914-1918

Le Monument aux Morts est installé sur la place de la Mairie. Propriété de la commune, il n’est pas protégé par les Monuments Historiques. Il est l’un des rares du pays beaunois à comporter la statue d’un soldat. Sur son socle figure la signature de U. Gourdon, directeur des Marbreries générales de Paris.

Description : ensemble constitué d’une sculpture en ronde bosse dans un calcaire à grains, posée sur un socle de pierre calcaire lisse. Le socle est orné d’une corniche à angles relevés et d’une base moulurée. Il porte sur toutes ses faces les noms des victimes. Le motif sculpté est un soldat mourant, serrant le drapeau sur son cœur. Un ornement composé d’un double rameau de laurier et de chêne en métal peint est posé au pied du monument. L’ensemble est installé sur une terrasse cimentée, ornée de quatre obus peints et fermée par une grille simple.

Inscriptions : sur la face PRO PATRIA 1914-1918 – 1939-1945 LA COMMUNE DE CHOREY A SES ENFANTS MORTS POUR LA FRANCE.

Morts pour la France 1914-1918 : COLLAS Louis, COLAS Jean-Baptiste, LOICHET Henri, FROID Joseph, BRETIN Jules, POULAIN Eugène, LOICHET Henri François, HUVELIN Maurice, BOURGEOT Emile, GAUTHROT Eugène, BOURLIER François, CORNU Georges, DUFOUR Pierre, GAUTHEROT Pierre, SAINTANNE Emile, PODECHARD Marcel, BOURGEOT Armand, COLLAS Henry.

Morts pour la France 1939-1945 : FAIVRE André, ROBELIN Georges, POTET Jean.

Historique : le Journal de Beaune du 25 octobre 1919 annonce le projet d’élever un monument aux enfants de Chorey morts pour la France. Les pères des victimes y sont associés. Une souscription publique est lancée. Le Journal de Beaune du 15 septembre 1921 fait le récit de l’inauguration, qui a eu lieu le 4 septembre avec la fanfare, une harangue de M. Pignolet, président des Poilus , les discours du député Camuzet, du conseiller d’arrondissement et du maire de Beaune Auguste Dubois. Un poème, composé par M.K. Robelin Martin président de la fanfare et officier d’Académie, est publié par le journal.

Stèle du cimetière :

Description : au centre du carré militaire comportant trois tombes se dresse une stèle en calcaire à gros grain, travaillé en bossage à la manière d’un rocher, sur laquelle se dresse un coq de bronze poussant le cocorico de la victoire. Une plaque est fixée sur la face. Hauteur : 2.80 m.

Inscriptions : A NOS GLORIEUX MORTS POUR LA FRANCE 1914-1918 1939-1945.

Enquête réalisée par S. Dollinger et Y. Darcy en 2005-2007.

Bibliographie indicative :

MSHAB : Mémoires de la Société d’histoire et d’archéologie de Beaune, consultables au siège du CBEH et en ligne sur le site gallica.bnf.fr

BIGARNE Charles, « Les Romains et les Burgondes à Chorey », MSHAB T. 12, 1888, pp. 115-130.

PROVOST Michel et alii, Carte archéologique de la Gaule, Editions MSH, Paris, 2009, consultable à la permanence du CBEH.

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