UN SANCTUAIRE BEAUNOIS DISPARU
Rien ne laisse deviner aujourd’hui , place Général Leclerc, l’emplacement de l’un des plus vieux édifices religieux de Beaune, érigé sous le vocable de Saint Baudèle.
Saint Baudèle est l’un des nombreux martyres chrétiens dont les reliques se sont retrouvées dispersées entre plusieurs communautés religieuses afin d’être sauvées des destructions barbares.
Baudèle nait à Orléans au milieu du IIIe siècle. Après de multiples voyages et ayant entendu que des cultes polythéistes avaient encore lieu dans la province de Narbonne, il se rend à Nîmes. Tout comme Saint Flocel Baudèle tente en 295 de s’interposer dans un sacrifice rituel, il est saisi et brûlé aux côtés du sacrifié.
Plusieurs théories existent quant à la construction de Saint-Baudèle, pour certains elle a été fondée au IVe siècle, pour d’autres, elle a été construite par Saint Romule et ses religieux entre 720 et 725, ils auraient, en effet, en quittant Nîmes pour fuir l’invasion des sarrasins, déposé les reliques de Saint Baudèle à Beaune et construit une chapelle en son honneur.

Cette chapelle est construite en plein cœur du castrum, le camp fortifié gallo-romain qui occupe tout le quartier Notre-Dame actuel (le plan Quinard de 1783 nous montre parfaitement les contours du castrum et l’emplacement de Saint-Baudèle). Siège d’un archidiaconé dont l’existence est attestée dès le VIIe siècle, elle est également la principale église de Beaune jusqu’à la construction de Notre-Dame au XIIe siècle. La petite chapelle deviendra la propriété du chapitre Notre-Dame, des processions sont encore organisées jusqu’au XVIIIe s. par les chanoines notamment pour la fête du saint.
La petite chapelle devient Bien National en 1791 et elle est vendue au sieur Barberet le 5 décembre 1791 moyennant une somme de 2.000 livres. Elle subit ensuite de nombreuses transformations et est intégrée à un ensemble de caves. Aucune photographie ou représentation de l’intérieur de la chapelle n’est parvenue jusqu’à nous, mais de longues descriptions existent dans de nombreux ouvrages présents aux Archives et nous permettent de nous représenter l’édifice, assez similaire à la chapelle Saint-Flocel de la rue Paradis.

La chapelle n’existe plus aujourd’hui, elle a été en effet détruite en 1887, quelques photographies de cette destruction sont présentes dans le fonds des Archives.
Auteur de la notice : Carole THULIERE,
Archives municipales de Beaune
Sources :
Abbé PRUDHON, « Eglise de Saint Baudèle à Beaune », Mémoires de la Société Archéologique de Beaune, 1874, n°1
CYROT Louis, « Saint Baudèle », Mémoire de la Société Archéologique de Beaune, 1887, n°12
Photographie : ©Archives Municipales de Beaune-1 Fi 119/B : destruction de l’Eglise Saint-Baudèle.
PERRIAUX Lucien, Histoire de Beaune et du pays beaunois des origines préhistoriques au XIIIe siècle, P.U.F, 1974