Dracy, commune de Baubigny 21340

« Près d’Orches était un village appelé Dracey qui subsistait il n’y a pas deux cents ans » – Courtépée.

Un village nommé Drachey, Dréché ou Droicher existait sur l’actuel territoire de la commune de Baubigny qui compte aussi Evelles et Orches. Tous dépendaient de la Chatellenie de Saint-Romain et de la paroisse d’Orches.  Toutes trois situées dans une dépression de l’arrière-côte qui s’étend de La Rochepot à Saint-Romain, sur une ligne de faille dominée par une falaise calcaire, Orches et Dracy étant serrées au pied de la falaise. Une fontaine et un lieudit gardent le souvenir du village disparu.

Représentation du village médiéval de Dracy, extrait de la publication en ligne de APPELLARO Alexis, Dracy ou la renaissance d’un village médiéval à Saint-Romain,

Mis à jour lors de 13 campagnes entre 1964 et 1979, 20 bâtiments ont été repérés par une équipe franco-polonaise en partenariat de l’EHESS Paris avec deux instituts de Lodz et Varsovie.

Dracy n’apparaît dans les sources qu’à la fin du XIII° siècle, mais il était peut-être installé dès le XII° s. sur un petit emplacement celtique auquel succède, aux VII° ou VIII° siècle, un cimetière mérovingien de plus de 20 sépultures. Le plus fort développement du village est atteint au XIV° siècle. Terriers et cherches de feux attestent de 15 feux en 1285 et on en retrouve 25 un siècle plus tard.

Cependant, les sources parlent surtout de la désertion du village, achevée vers 1420 : des catastrophes frappent tout le royaume, et la châtellenie de Saint-Romain n’y échappe pas : la Peste noire qui atteint la Bourgogne en 1348 et reviendra presque tous les dix ans jusqu’à la fin du XV° siècle (Baubigny et ses hameaux tombent de 119 feux au XIII° siècle à 50 vers 1450. En outre, la Guerre de Cent ans amène des bandes armées sans solde, livrées à elles-mêmes, comme les Routiers établis à Chagny. En 1360, plusieurs maisons de Dracy sont été incendiées. En 1393 le hameau n’a plus que 4 feux, et 2 en 1400. En 1420, tout est dit et le village est vide lorsque passent les Grandes Compagnies, vers la fin du siècle. Il faut dire que le finage de Dracy était étroit et pauvre, en forte pente, très pierreux. Les maisons avaient été construites pauvrement, sans fondations, sans pierre de taille, sans mortier même, seulement avec les pierres et la glaise trouvées sur place, impliquant des murs épais et instables, des espaces confinés pour bêtes et gens.

Une abondante bibliographie est répertoriée sur Dracy dans l’ouvrage Bourgogne médiévale, la mémoire du sol, catalogue de l’exposition 20 ans de recherches archéologiques, 1987-1988, Dijon.

Bibliographie indicative complémentaire :

GRAPPIN (Serge), « Saint-Romain médiéval, Les Dossiers d’Archéologie Nº 157, févr. 1991 Ed. Archéologia, Quétigny,

PROVOST (Michel) et alii, Carte archéologique de la Gaule, La Côte-d’Or, vol. II, p. 45.

PESEZ (Jean-Marie), Archéologie du village et de la maison rurale au Moyen-âge, chap. 6 : Dracy ou la nécessité de la fouille pour l’histoire de l’occupation des sol.

CAPPELLARO Alexis, Dracy ou la renaissance d’un village médiéval à Saint-Romain, publication en ligne 21/8/2015